Archéologie du goût
Publié le 12 Février 2011
Voila, il y a quelques temps, je vous avais posté ce billet là :
Je ne jouerai pas inutilement les modestes, j'ai la prétention de savoir cuisiner.
Ah ben si ! pas la cuisine moléculaire, pas cette ancienne nouvelle cuisine, non, la cuisine dite "de femme". Comme s'il y en avait une autre. J'aime cuisiner les plats uniques si conviviaux et la cuisine qu'on appelle exotique qui porte les épices au pinacle.
J'aime bien aussi mettre de la musique quand j'invite mes amis à manger chez moi. La musique comble en douceur le silence goulu de mes invités, le bruit discret de leurs mâchoires, leurs petits soupir d'aise, et permet à tous de se concentrer sur le mariage longuement réfléchi du vin et du plat.
Comme pour le vin, je choisi ma musique avec délice.
L'accord est souvent difficile, n'allant pas de soi. Il mérite une réflexion intensive, des essais pour éviter la fausse note.
Sérieux, autant accorder un fromage et un vin, c'est de la petite bière, il suffit de se fier au terroir ... par exemple essayez un champagne avec un camembert. Merveilleux !
Autant pour la musique ça le fait pas !
Tiens par exemple, rien de tel qu'un Boléro de Ravel pour te niquer la meilleure des paellas valenciana. Le safran ne supporte pas le boléro de Ravel, c'est comme ça !
Evitez la faute de goût ! pas de Vincent Scotto sur une soupe au pistou. Malheureux ! La soupe au pistou, c'est du moelleux, du parfumé, du suave, et en même temps du puissant, du corsé, du torride, du qui fait transpirer ... piano délicat et cuivre ! Du Guershwin quoi ! un Américain à Paris par exemple .. et par pitié, si vous devez servir du vin avec la soupe au pistou, prenez du Bandol, mais du rouge !
La musique, la bouffe et le vin, ça ne supporte pas l'à-peu-près.
Exercice facile pour aujourd'hui : Accordez moi donc un "gambas à la plancha", sachant que le corps du délit sera accompagné d'une sauce mousseuse au safran et au piment d'Espelette.
Le premier qui répond le Boléro de Ravel a perdu !
Toutefois, je suis aujourd'hui bien enquiquinée, aussi j'en appelle à mes trois ou quatre fidèles lecteurs qui sont évidemment de fin lettrés et d'impénitents alcooliques (sinon ils ne seraient pas là...). Voilà donc l'énoncé du nouveau problème :
Lorsque mon nouveau piano arrivera, j'ai l'intention de l'inaugurer en pratiquant un peu d'archéologie gustative. En clair, je me lance dans la cuisine romaine antique. A moi le Poulet Fronton, les Patinas et autres Globi. Ca va péter le garum en cuisine. Pour le vin, nihil problemo (c'est du latin de cuisine ça ou je m'y connais pas) ! Il y a à Beaucaire Le Mas des Tourelle qui vinifie à la romaine ! Mais pour la musique ????
Allez quoi ! creusez vous la cervelle ! Aidez- moi !
Nunc ego quaero !